Hyperlaxité

L’hyperlaxité, qu’en est il vraiment ?

Pourquoi lorsque l’on est hyperlaxe (c’est-à-dire que nos articulations nous permettent d’avoir des mouvements qui vont au-delà des limites de ce qui est normal) il est aberrant de penser se muscler pour lutter contrer cette hyperlaxité ?

Notre corps recherche toujours à être dans un état d’équilibre et au niveau du tonus musculaire aussi. Nous avons tous des muscles trop mous et d’autres trop forts (en référence à notre inadaptabilité à la position debout). Une personne hyperlaxe contrairement à ce que nous pensons est une personne  dont les articulations s’arcqueboutent, elles sont tirées par des muscles trop puissants trop courts et trop forts.

Par exemple. Un récurvatum du genou: (debout le genou est tiré vers l’arrière) et ceci est interprété comme étant le fait d’une hyperlaxité ligamentaire.
Il nous suffira de regarder, de dos, le sujet debout. On voit apparaître le condyle interne tandis que la tête du péroné est antériorisée. La chaîne postérieure est tellement rétractée qu’elle ne peut plus se raccourcir uniquement au niveau des lombes, alors elle le fait plus bas entraînant des rotations et des postéro flexions des membres. Ce sont  ici les muscles trop puissants de l’arrière des jambes qui tirent le genou.

Si l’on réussit à rallonger les muscles postérieurs (situés derrière les jambes), ceux du devant des jambes vont êtres obligés de se mettre  à travailler, le quadriceps surtout. Ce travail intense des muscles du devant du corps sera le témoin que l’arrière se rallonge. C’est parce que ça s’allonge derrière que devant ça travaille (et parfois il y a des tremblements car ces muscles n’ont pas l’habitude de ce travail).
Parfois aussi des crampes peuvent apparaître, il ne faut surtout pas interrompre le travail à cause d’elles. Nous avons des gestes pour les faire passer que nous utiliserons, mais le travail doit impérativement continuer car il s’agit d’un chantage de la chaîne postérieure.
Elle met en place ce stratège pour empêcher son allongement de se faire. Et comme chaque fois avec les chantages si nous leur cédons c’est fichu !

Un autre exemple, le recurvatum du coude (coude hyperlaxe). C’est une épaule qui est tirée en arrière et un bras en supination. Ce n’est pas une hyperlaxité ligamentaire mais une hypertonicité des muscles entre les omoplates. Pour retrouver un équilibre au niveau du tonus musculaire il ne faut rechercher qu’à faire baisser le tonus des muscles trop forts ensuite ceux qui sont faibles vont devoir automatiquement se mettre à travailler.

Françoise Mézières écrit : « Loin d’être dû à la faiblesse ligamentaire, le récurvatum, où qu’il apparaisse, résulte de l’hypertonie de la chaîne postérieure. Il ne s’agit pas de « laxité » mais de raideur musculaire.Il me serait plaisant de voir les classiques avancer qu’ils intègrent et ont, de tous temps, intégré cette théorie, contradictoire à la leur. » (Originalité de la Méthode Mézières)